Premières impressions de l'enseignement

Pour ce-ux/lles qui ne suiveraient pas, et bien j’ai commencé mon volontariat dans une petite université à 30km au nord de Saigon, pour aider des étudiant-es à pratiquer leur anglais. Pour mon auto-critique de l’enseignement de l’anglais et du volontariat, je vous laisse relire mon article “Quelques reflexions sur le volontariat”. Là, je vais causer un peu pratique.

La minute syndicale.

Voilà une semaine que je donne des cours d’anglais. Finalement, ce que je pensais être de l’aide pour l’oral s’est transformé en cours relativements intensifs. Trop intensifs pour moi même.
Mes étudiant-es ont des niveaux variables. Les moins bons viennent de commencer l’anglais, et j’ai du leur apprendre à conjuquer “to be”. D’autres sont meilleurs, et comprennent ce que je raconte.
J’ai 3 types de groupes :

  1. Un petit groupe de laosiens très débutants, 4h/semaine
  2. Un groupe d’une 15 aine d’enseignant-es et de personnels de l’université. 3*1h30 (4h30)/semaine.
  3. Des groupes d’étudiant-es que je ne verrai qu’une fois (peut être 2), de 2h à 6h par jour.

Sur la première semaine, avec 1 jour léger et un jour off, j’en arrive à 18h de travail, plus la préparation des cours. Comme je n’ai jamais enseigné, et bien la préparation des cours ça demande un paquet de temps aussi… Aujourd’hui, j’ai fait une pointe avec 7h30 de cours, de 8h30 du matin, à 20h00. Et à priori, j’ai fait un remplacement dans le lot.
Autant, je ne suis pas foncièrement gêné de travailler beaucoup pour pas un rond, si c’est des cours supplémentaires où les étudiant-es participent volontairement, autant ça m’a un peu choqué d’apprendre que je remplaçais un prof absent. Je ne sais pas trop pourquoi, mais quand même.
Le problème, c’est que je ne suis pas formé à enseigner, que je sais parler anglais, mais que je ne peux pas expliquer la grammaire, et qu’être soudainement face à des étudiant-es qui ne comprennent rien, et bien ça n’est pas de tout repos.
L’université dans laquelle je suis n’est pas grosse, démarre juste depuis 1 an, et n’a sûrement pas trop un gros budget.  En même temps, un projet de construction d’un campus géant est en route, à 400 000 000 $ (si je me souviens bien). Bref, le recours aux volontaires (bon d’accord, je suis le premier…), ça me fait un peu penser aux startups qui utilisent des stagiaires pour faire le boulot.
Pour faire une autre comparaison, nos universités françaises (surtout dans les domaines non-rentables comme les sciences humaines), qui n’ont jamais de budget pour assurer un enseignement de qualité pourraient aussi tout à faire recourir à des volontaires pour économiser des profs. Imaginez. Des jeunes volontaires américains remplacent une partie des profs d’anglais en l’échange d’un hébergement en cité-U et des repas au resto-U (et quelle magnifique expérience exotique pour des amerloques qu’aider un pays en développement comme la France!).  Je crois que c’est assez rentable, et ça permet d’améliorer le niveau d’anglais des étudiant-es français-es. Ah oui, ça met des profs au RSA…

J’arrête de raler, parceque j’aime bien.

Parceque oui, malgré ça, j’aime bien. C’est assez amusant de se retrouver de l’autre côté du pupitre. D’essayer d’inciter les étudiant-es à parler, sans utiliser d’autoritarisme, d’essayer de ne pas reproduire le système du “silence, j’entends rien à ce que votre petit camarade dit !”, etc…
Niveau pratique, je suis hébergé dans un petit studio à côté de profs et d’étudiant-es. C’est une ambiance de village dans lequel je serais intégré. Les gens sont gentil-les (presque trop), et très avenant-es avec moi.
Juste pour faire bâver les enseignant-es qui me liraient :

  • tou-tes les étudiant-es commencent chacune de leur phrase par “teacher” et finissent par “thank you teacher”
  • Les étudiant-es m’apportent des boissons fraîches à la pause
  • Les étudiant-es m’offrent des fruits qu’ils/elles m’apportent dans ma chambre (bon, j’avoue, c’est arrivé qu’une fois le premier jour, mais quand même)

Bref, j’ai changé de place dans la hierarchie confuséène, je suis passé Professeur. Peu importe, que mon cours soit à chier, que les étudiant-es ne pigent rien, j’ai droit au respect et à la soumission de mes disciples. Ouais, c’est ça.
La vie dans la petite ville est aussi beaucoup plus agréable. C’est un peu comme un village au niveau des gens (ça doit être l’effet campus), mais avec tout le “confort” de la ville à proximité. Et en plus, c’est beaucoup moins cher qu’à Saigon pour beaucoup de choses. Par exemple, mon repas de midi ici coûte 12 000 đong (0,30€) contre 20 000 đ à Saigon. Et puis en plus, je me fais inviter tout le temps par tout le monde…

Et puis le reste en vrac

(je suis fatigué)

  • 2 jours par semaine, il n’y a pas d’electricité pour la moitié de la journée. C’est partout comme ça au vietnam à priori. Mesure radicale d’économie de l’electricité. D’ailleurs ici, le prix du kilowatt augmente avec la consommation. Plus on consomme, plus le prix au kilo augmente. Vivement le libéralisme qu’on arrêter les conneries !
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